Monolithe Noir | Rin | FR

Monolithe Noir Rin

Sortie : 26 août 2022

Humpty Dumpty & Capitane Records

Composé, produit et mixé par Monolithe Noir. Summing et mixage additionnel par Pieterjan Coppejans (Robot studios). Masterisé par Remy Lebbos au Rare Sound Studio.

Peinture : Nina De Angelis
Photographie : Thomas Jean Henri

Booking : antoine@personagrataagency.com

Rin ça veut dire secret en breton. Rin est un disque par ailleurs parsemé d’idiomes bretons : Finvus, Askre, Balafenn, Brik

Le deuxième disque de Monolithe Noir Moira (Kowtow Records, 2020) invitait encore à chasser quelques démons poussiéreux, à remuer le passé et laissait la part belle à la répétition, à la recherche de textures. Et comme chaque disque est une recherche et aussi parfois une manière de contredire ce qu’on avait à tout prix voulu dire auparavant, Rin prend le contrepied de Moira. En décloisonnant, en privilégiant le mouvement, en pardonnant l’erreur et finalement en s’amusant. Enregistré et mixé entre une cave, deux appartements et une maison familiale ce troisième album de Monolithe Noir s’est fait plus poreux aux environnements dans lesquels il a été conçu.

Rin a été fabriqué dans la tranquillité et pour la première fois à quatre mains, avec comme complice de choix Yannick Dupont (Yokaï, Jahwar, Ottla) Pour faire entrer de la lumière, une respiration et s’ouvrir à une manière plus souple, plus vivante, moins métronomique, d’écrire la musique. 

La Bretagne, l’envie de la retrouver et la redécouvrir a été centrale dans l’écriture du disque et dans l’imaginaire qui en émane. Chemins creux, arbres noueux et râblés, côtes ciselées, lande, Brest, les villages esseulés, les zones périurbaines, une centrale nucléaire en plein Monts d’Arrée. Et autant d’intempéries que d’éclaircies. Rin explore plein de paysages différents mais sans chercher à planter l’auditeur·rice en pleine forêt. 

On peut s’y balader nez en l’air, prendre de grandes inspirations, puis, la nuit tombant, presser le pas vers la maison. Une vielle à roue, conçue à partir de matériaux de récupération glanés dans la rue, un vieille harmonium trouvé à la fin d’un marché aux puces, des flûtes à bec apparaissent sur Rin (à côté des synthétiseurs, basse et batterie)et perpétuent la présence du son continu en explorant d’autres textures, plus acoustiques mais toujours un peu tordues.

S’ils ont été composés et peaufinés dans une forme d’apaisement, les titres de Rin restent traversés par des tensions, la colère, la foudre. On pourrait peut-être entendre en filigrane au long de cet album, une voix qui semble parler à une autre en lui intimant d’être plus mesurée, mais le conflit reste toujours présent. La voix fait une apparition sur Finvus et de manière plus discrète sur Brik et Landmaerck. Furtive, elle n’est pas là pour convier les instruments autour d’elle, elle s’y fond plutôt. Jawhar Basti vient lui hanter barra bouge avec un chant fiévreux et entêtant. Mirabelle Gillis (Miossec, Hakim Hamadouche, François Joncour) lacère son violon avec des traits dissonants avant de déchirer les nuages d’un Barra Bouge devenu trop oppressant. 

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